Susan

Une grande mèche blanche dans une crinière brune, l’oeil charbonneux, le regard noir, ceux qui ont vu la belle tête de l’écrivaine américaine Susan Sontag n’ont pu l’oublier. En 1978, elle publie La Maladie comme métaphore. Elle a 45 ans et se remet d’un méchant cancer. A l’occasion de cette parution, elle accorde une interview au magazine Rolling Stone. C’est par ce long entretien que la comédienne Alix Riemer découvre cette figure centrale de la pensée des années 70, féministe et pacifiste, dont l’influence imprègne durablement le paysage intellectuel contemporain. Quand elle meurt en 2004, son fils, David Rieff, décide de se consacrer à l’édition des journaux de sa mère. Le premier, couvrant la période 1947-1963, a paru en France sous le titre Renaître. On y découvre la douleur et l’ambition d’une femme, sa combativité, ses tourments amoureux et identitaires. La part intime des journaux et la part publique de l’écrivaine interviewée dessinent les deux axes de ce « portrait » destiné à nous montrer comment un être se construit.